Sont considérés comme meubles anciens, ceux dont la fabrication date d’au moins un siècle. Ce sont aujourd’hui des antiquités très recherchées. Cependant, l’absence de prix de référence, sauf pour les ébénistes renommée, rend assez difficile l’estimation de leur valeur marchande. Dans cet article, nous partageons donc avec vous la démarche idéale, ainsi que les conseils pratiques pour estimer un meuble ancien.
Détecter les contrefaçons: première étape pour estimer un meuble ancien
Avant même d’établir le prix auquel un meuble peut être vendu, il est essentiel de s’assurer qu’il est véritablement ancien. En effet, il existe une multitude de contrefaçons sur le marché. Pour les rayer de votre liste, un examen visuel peut être suffisant. Ce dernier doit consister à rechercher principalement :
- Des finitions non méticuleuses ;
- Des trous de vers creusés artificiellement ;
- Un mélange de styles provenant de différentes périodes ;
- Des sculptures récentes.
Si vous n’avez détecté aucun de ces signes de contrefaçon, vous pouvez passer à l’estimation proprement dite.
Comment estimer un meuble ancien soi-même ?
Que ce soit dans l’optique de vendre ou d’acheter, il est possible d’évaluer soi-même le prix d’un meuble. Pour cela, les critères à prendre en compte dans cette évaluation sont les suivant :
L’estampille
L’estampille est une forme de signature dont les menuisiers ou ébénistes marquent leurs œuvres. Elle joue un rôle essentiel dans l’authentification d’un meubke. À noter que la majorité des meubles estampillés est issue du XVIIIe siècle. De plus, les meubles de 1637 à 1790 devaient être obligatoirement signés.
L’emplacement de l’estampille n’est pas fixe. Celle-ci peut être posée sur :
- La tranche d’un tiroir ;
- Le plateau d’une commode ;
- Le montant d’une commode, etc.
Pour vérifier l’authenticité de l’estampille, il est fortement recommandé de la comparer à un étalon (signature de référence). Une fois l’authentification effectuée, il faut savoir que plus le fabricant est réputé et recherché, plus les meubles portant son estampille ont de la valeur.
Les traces d’usure
Les extrémités d’un meuble ancien doivent être marquées de traces d’usures. Celles-ci apparaissent en raison de l’exposition de ces parties aux frottements. Aussi, les planches du fond, du plafond ou du plancher présentent normalement des traces de scie irrégulières. En revanche, sur un meuble ancien plus récent, les traces de scie mécanique sont régulières.
Enfin, des trous de vers peuvent être présents sur un meuble ancien en fonction de l’essence de bois utilisées. En principe, un trou de vers authentique est irrégulier.
Les sculptures en relief
Ce paramètre permet d’avoir une idée plus ou moins précise de l’ancienneté d’un meuble. La sculpture en relief désigne une sculpture contenant des irrégularités. Également qualifiée de grasse, elle s’explique par le fait que les menuisiers et ébénistes travaillaient à la main.
En raison de ce travail manuel, il est très peu probable que la sculpture soit parfaitement régulière, et ce, même lorsque l’artisan est extrêmement habile. Les sculptures trop régulières sont donc plus susceptibles d’être récentes. Dans ce cas, le prix de vente du meuble est moins élevé.
La qualité de la patine du bois
La patine est une technique visant à relever l’effet de matière du meuble. Pour cela, elle met en exergue sur le bois, ses veines, ses irrégularités, ainsi que ses usures. Sur un meuble ancien, la patine doit être homogène et foncée.
La technique d’assemblage
Certains points clés de l’assemblage sont propres aux meubles anciens.
Les chevilles
Leur présence sur le corps ou sur les portes d’un meuble est souvent révélatrice d’une fabrication très ancienne.
Les tiroirs
Si le meuble est très vieux, ses tiroirs peuvent être assemblés en queues d’aronde. Dans ce cas, il ne doit pas y avoir plus de 3 queues d’aronde par tiroir.
La colle
Les meuble “anciens” les plus récents sont souvent collés puis renforcés par des équerres et des vis. C’est par exemple le cas de ceux du XIXe siècle.
Les traces de restauration
Les marques de réparation peuvent augmenter ou diminuer la valeur d’un meuble ancien selon leur nature.
Les restaurations dévalorisantes
Lorsqu’elles sont trop importantes, les marques de réparation ont tendance à faire baisser le prix de l’œuvre. De plus, un faussaire peut aisément se cacher derrière ces traces. Les meubles à corniche en sont un parfait exemple.
Les réparations valorisantes
Ce sont souvent des traces minimes. Il est peu probable qu’elles soient liées à un faussaire. Dans certains cas, elles contribuent à valoriser à la hausse, le meuble.
Estimer un meuble ancien soi-même, est-ce suffisant ?
À moins d’être incollable sur le sujet des meubles anciens, votre analyse peut manquer de précision. Il est en effet préférable de recouriraux services d’un expert en la matière. Ce type de spécialiste est formé pour faire la différence entre un authentique et une copie.
Il peut également vous fournir des informations plus précises sur l’époque de fabrication du meuble, son style, son histoire, etc. En disposant de ces détails, vous serez naturellement plus crédible si vous décidez de vendre votre meuble vous-même. A cet effet, il peut vous renseigner sur les tendances du marché pour vous permettre d’estimer plus précisément vos meubles anciens.
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