Depuis les chocs pétroliers des années 1970, on sait à quel point les variations des cours du pétrole peuvent avoir un impact sur des économies encore grandement dépendantes de cette source d'énergie. Baisse ou hausse des prix du pétrole entraînent bien entendu des effets très différents.
La baisse des cours : des conséquences positives
D'une manière générale, les cours du baril de pétrole connaissent une tendance à la baisse depuis 2014, avec, ici et là, des reprises momentanées.
En soi, cette évolution a des effets positifs pour les économies des pays importateurs. Elle se traduit par une baisse de la facture énergétique pour les entreprises, qui entraîne une limitation des coûts de production, et, in fine, des prix de vente. Dans ce contexte favorable, les entreprises peuvent compter sur une augmentation notable de leur chiffre d'affaires.
Cette baisse des cours du baril de pétrole favorise aussi les ménages. Cette évolution permet une baisse sensible du prix du carburant ou du chauffage, si l'on utilise un appareil au pétrole. Ce sera également le cas des produits dérivés du pétrole, comme les articles en plastique.
Cette baisse du cours du pétrole se traduit donc par un gain de pouvoir d'achat pour les consommateurs. Une consommation en hausse et davantage de profits pour les entreprises, ce sont les gages d'une croissance plus forte.
Des effets positifs à tempérer
En premier lieu, il faut tenir compte de l'évolution de l'euro par rapport au dollar. C'est en effet dans cette dernière monnaie que sont calculés les cours du baril de pétrole. Si, en effet, l'euro est trop bas par rapport au dollar, comme cela a pu arriver ces dernières années, l'impact positif sur les économies importatrices en sera quelque peu amoindri.
Par ailleurs, des tarifs trop bas du pétrole pourraient tirer l'ensemble des prix vers le bas. Une telle situation déflationniste aurait pour effet, entre autres conséquences négatives, de décourager les investissements. Dans ce cas, en effet, les entrepreneurs auraient tendance à anticiper une réduction trop forte des prix de vente.
Enfin, cette baisse des prix du pétrole pourrait entraîner une récession économique des pays exportateurs. Cette situation les forcerait à limiter leurs exportations, pénalisant ainsi les économies de nombreux pays.
Les effets négatifs de la hausse des cours sur l'économie
Au contraire, une hausse des cours du baril de pétrole, comme les années récentes en ont connu, provoque des conséquences négatives sur les économies des pays importateurs.
Une telle augmentation des prix du pétrole se traduit par des effets inverses. Les entreprises doivent régler des factures énergétiques plus lourdes, ce qui impacte les coûts de production. C'est la même chose pour les ménages, qui ont tendance à réduire leur consommation. Cette situation peut se traduire, à plus ou moins brève échéance, par une récession de l'économie.
L'essor des prix du pétrole peut encourager les entreprises et les consommateurs à réclamer des hausses de prix et de salaires, pour compenser les effets négatifs de l'augmentation de la facture énergétique. Cette hausse des cours joue donc un rôle notable dans le développement d'un processus inflationniste, qui peut, entre autres conséquences, grever le pouvoir d'achat des ménages et réduire les exportations.
Des conséquences pourtant moins sensibles
Cependant, l'impact d'une forte hausse du cours du baril de pétrole se ferait sans doute moins sentir sur la croissance des économies développées que dans les années 1970.
On observe en effet une certaine diminution de la demande de pétrole, tant de la part des entreprises que des particuliers. Elle s'explique précisément par la volonté de ne pas faire dépendre les performances de l'économie des variations des cours du pétrole.
Si l'on consomme moins de pétrole, c'est aussi en raison de la nature polluante de cette source d'énergie. Libérant une quantité notable de gaz à effet de serre, le pétrole contribue au réchauffement climatique. Les effets catastrophiques des marées noires sur l'environnement seraient aussi à prendre en compte.
Aussi remplace-t-on en partie le pétrole, dans de nombreux pays, par des sources d'énergie moins polluantes, comme le gaz ou l'électricité, ou par des énergies renouvelables.
Les modes de consommation ont également changé. Soucieux de faire des gestes pour la sauvegarde de la planète, de nombreuses personnes ont tendance à réduire leur consommation. De même, il existe aujourd'hui des technologies plus économes en énergie. L'ensemble de ces facteurs contribue donc à une réduction de la demande de pétrole.
Par ailleurs, des décisions structurelles, prises par certains pays, limitent l'effet inflationniste de la hausse des cours du baril de pétrole. C'est le cas, notamment, de la désindexation des salaires sur l'inflation. Dans ce cas, la mise en place de la spirale prix-salaires, à laquelle la hausse des prix du pétrole contribue pour une part notable, est retardée.
Enfin, si l'euro est plus fort que le dollar, l'augmentation des prix du pétrole, facturé dans cette dernière monnaie, sera moins sensible pour les habitants des pays de la zone euro.