L’investissement socialement responsable est une forme de placement basée sur des critères sociaux et environnementaux. Orienté vers le développement durable, il attire de plus en plus de particuliers et d’investisseurs. Envie d’en savoir plus sur cette forme d’investissement durable ? Nos experts vous expliquent l’essentiel à savoir sur le sujet en 5 points.
1. L’investissement socialement responsable : une petite définition
Un investissement socialement responsable (ISR) est une forme de placement qui allie objectifs financiers et enjeux sociaux et environnementaux. Il consiste à investir dans une entreprise, non seulement pour ses performances économiques, mais également pour son engagement dans le développement durable, peu importe son secteur d’activité.
2. Les différentes formes d’ISR
On distingue trois principales formes d’investissements socialement responsables :
- Les fonds socialement responsables ou fonds de développement durable ;
- Les fonds d’exclusion ;
- L’activisme actionnarial.
À ces catégories, on peut ajouter l’approche thématique qui consiste à investir uniquement dans les secteurs avec un impact direct sur l’environnement, comme les énergies renouvelables, par exemple.
Les fonds de développement durable
C’est la catégorie d’ISR la plus répandue en France. Elle repose sur l’introduction de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans l’analyse des entreprises cotées. Cette forme d’analyse permet ensuite à l’investisseur de mieux explorer les performances de chaque enseigne d’un point de vue développement durable, en vue de la constitution de son portefeuille.
Les fonds d’exclusion
À l’opposé de l’approche thématique, l’exclusion consiste à exclure certains secteurs des portefeuilles de placement ISR. Très répandue dans les pays anglo-saxons, cette forme d’investissement repose principalement sur des valeurs religieuses et des normes morales.
Les secteurs généralement exclus sont ainsi :
- Le tabac ;
- Le jeu ;
- L’alcool ;
- L’armement, etc.
Outre les secteurs considérés comme immoraux, les fonds de placement éthiques (fonds d’exclusion) ne prennent pas en considération les activités jugées dangereuses pour l’environnement par leurs détenteurs. C’est le cas par exemple du nucléaire.
L’activisme actionnarial
Également appelée engagement actionnarial, cette forme d’investissement socialement responsable consiste, pour l’investisseur, à demander de la part de l’entreprise, une responsabilité sociale plus forte. Plus fréquente aux États-Unis qu’en Europe, elle passe par une interpellation directe de l’enseigne ou par un droit de vote aux assemblées générales.
L’intérêt principal de cette forme de placement socialement responsable, c’est qu’elle peut obliger l’entreprise à prendre des mesures sociales ou environnementales spécifiques.
3. Les principaux acteurs de l’investissement socialement responsable
Comme précisé plus haut, l’ISR repose sur une nouvelle forme d’analyse des actifs des entreprises. À cet effet, il implique de nouvelles formes de coopération et nécessite l’intervention de plusieurs acteurs. Dans certains pays, le domaine est encadré par un dispositif législatif bien précis.
L’offre et la distribution des produits d’investissement socialement responsable
En général, les fonds ISR sont mis en place et proposés par des sociétés de gestion particulières. Ces enseignes se basent sur des dispositifs spécifiques, notamment une cellule ou une division d’analyse extra-financière, afin de mieux explorer les critères ESG.
En ce qui concerne la distribution des produits ISR, ces derniers sont disponibles auprès des réseaux bancaires et financiers. Avec l’offre qui s’élargit, il est même possible d’en trouver auprès des compagnies d’assurance et dans certains hypermarchés. Cela dit, les actifs proposés varient d’une enseigne à une autre.
Les investisseurs institutionnels
Cette catégorie d’acteurs regroupe les banques, compagnies d’assurance, caisses de retraite et sociétés d’investissement. Ceux-ci se chargent de collecter l’épargne des particuliers et de les placer sur les marchés financiers appropriés.
Notez que les investisseurs institutionnels représentent la majorité du marché de l’ISR en France, comme dans le reste de l’Europe d’ailleurs.
Les agences extra-financières et les indices boursiers éthiques
Il s’agit tout simplement d’entreprises spécialisées dans l’évaluation de l’engagement pour le développement durable. Elles se chargent donc d’analyser la politique de responsabilité sociale et environnementale, puis la gouvernance des sociétés cotées sur la base de documents publics, de questionnaires et d’échanges avec leurs responsables.
Plus spécifiquement, ces entreprises se servent des notes boursières pour créer des indices permettant d’identifier les meilleures enseignes d’investissement sur le plan socio-environnemental.
4. ISR : comment ça marche au juste ?
Le principe de l’ISR est relativement simple. Tout d’abord, une analyse extra financière est réalisée sur la base des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) afin d’identifier les actifs, les entreprises et les collectivités éligibles au label ISR.
Des titres sont ensuite sélectionnés afin de constituer des fonds de placement qui sont distribués par les banques, les compagnies d’assurance et les autres acteurs du marché évoqués plus haut.
Ce procédé permet d’assurer la rentabilité de l’investissement, mais également un impact positif à long terme sur le plan social, avec une gestion optimale des risques.
5. Comment faire un placement socialement responsable ?
Vous avez compris comment tout cela fonctionne ? Vous souhaitez investir responsable ?
La bonne nouvelle, c’est que la plupart des banques ainsi que les compagnies d’assurance, proposent désormais des produits d’investissement labellisés ISR. Au nombre de ces derniers, vous pouvez retrouver des comptes titres classiques, des produits d’assurance vie, des plans d’épargne (en actions, retraite, salariale…).
Cela dit, il est important de bien analyser certains détails avant de vous finaliser votre démarche d’investissement socialement responsable. Il s’agit notamment de :
- Le rendement du produit ;
- Le niveau de risque associé :
- Vos objectifs et vos centres d’intérêt.
Définissez donc clairement vos motivations et votre goût pour le risque. Cela vous aidera à mieux investir votre argent et à définir un projet d’investissement cohérent et de qualité. Enfin, dans l’idéal, orientez-vous vers un domaine qui vous passionne ou que vous maîtrisez au moins un peu.